Une harmonisation très attendue

Après des années de confusion et de frais imprévus pour les voyageurs, l’association Airlines for Europe (A4E), qui regroupe la majorité des compagnies aériennes européennes (dont Air France, Lufthansa, Ryanair, easyJet, British Airways, Iberia, Vueling, Transavia…), a annoncé un accord inédit : d’ici la fin de l’été 2025, tous ses membres s’engagent à garantir l’acceptation gratuite d’un bagage à main de 40 × 30 × 15 cm à placer sous le siège.

Pourquoi cette mesure ?

• Mettre fin à la jungle des règles : Jusqu’à présent, chaque compagnie appliquait ses propres dimensions pour le bagage cabine, ce qui engendrait des frais supplémentaires parfois très élevés en cas de dépassement, notamment chez les low-cost.

• Répondre à la pression européenne : Le Parlement européen et la Commission ont poussé à l’uniformisation, souhaitant à terme l’acceptation gratuite de deux bagages à bord sur tous les vols européens.

• Clarifier les droits des passagers : Cette norme vise à rendre l’expérience plus prévisible et transparente pour les voyageurs, qui pourront désormais préparer leur bagage sans craindre les mauvaises surprises à l’embarquement.

Une norme… très minimaliste

• Dimensions retenues : 40 × 30 × 15 cm : Ce format correspond à un petit sac à dos, un sac à main ou un vanity case, mais pas à une valise cabine rigide traditionnelle, dont la profondeur commence généralement à 18 cm.

• Sac souple privilégié : Les voyageurs devront souvent opter pour un sac souple, moins volumineux et moins protecteur que les valises classiques.

• Un minimum garanti : Cette taille est le seuil minimal : chaque compagnie pourra proposer des franchises plus généreuses à sa discrétion. Par exemple, Ryanair a déjà annoncé qu’elle appliquerait 40 × 30 × 20 cm pour son bagage personnel, soit 5 cm de plus que la norme européenne.

• Valise cabine classique toujours payante : L’accord ne concerne que le petit bagage sous le siège ; la valise cabine à placer dans les coffres supérieurs reste généralement une option payante, notamment chez les compagnies low-cost.

Quelles compagnies concernées ?

L’accord s’applique à la vingtaine de membres d’A4E (Aegean Airlines, airBaltic, Air France-KLM, Cargolux, easyJet, Finnair, International Airlines Group, Icelandair, Jet 2, Lufthansa Group, Norwegian, Ryanair, Smartwings, Sunclass Airlines, TAP Air Portugal, TUI, Volotea) représentant environ 70 % du trafic aérien européen, incluant aussi bien les compagnies traditionnelles que les low-cost.

Chaque compagnie doit intégrer cette nouvelle norme dans ses conditions de transport d’ici la fin de la saison estivale 2025.

Certaines compagnies, notamment sur les vols long-courriers, continueront d’autoriser des bagages plus volumineux (par exemple, 55 × 35 × 25 cm chez Air France, 55 × 40 × 23 cm chez Lufthansa).

Limites et critiques

La profondeur de 15 cm est jugée trop faible par de nombreux voyageurs, car elle exclut la plupart des valises rigides du marché.

Cependant, l’accord ne règle pas la question des valises cabine standards, qui restent soumises à des politiques variables et souvent payantes selon les compagnies.

Si cette harmonisation marque une avancée, le Parlement européen continue de plaider pour une acceptation gratuite de deux bagages à bord, ce qui pourrait faire évoluer la réglementation dans les années à venir.

Ce qui va changer pour les voyageurs

Tous les passagers des compagnies membres d’A4E auront la garantie de pouvoir emporter gratuitement un sac de 40 × 30 × 15 cm sous le siège.

Fini le casse-tête des dimensions variables et des frais imprévus à l’embarquement pour ce petit bagage.

Pour les bagages plus grands, il faudra continuer à vérifier les conditions spécifiques de chaque compagnie et, le cas échéant, payer un supplément.

En résumé :

L’accord d’A4E harmonise enfin la taille du bagage personnel gratuit à bord en Europe, mais il s’agit d’un minimum qui ne concerne que les petits sacs sous le siège. Les valises cabine classiques restent soumises à des règles différentes selon les compagnies. Les voyageurs devront donc continuer à s’informer, mais bénéficient désormais d’un socle commun pour voyager plus sereinement.